Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Grasset
-
Parler sexe : Comment informer nos ados
Israël Nisand
- Grasset
- Document Grasset
- 14 Février 2024
- 9782246817956
« Quand une meuf ne veut pas, est-ce qu'un copain peut la tenir pour qu'on puisse se la faire ? ». « Pourquoi les garçons ne regardent que nos fesses alors que nous les filles on tombe amoureuses ? ». « Est-ce qu'avaler du sperme fait grossir ? ». « Je n'aime faire l'amour qu'avec un âne, est-ce normal ? ». Florilège des questions, déroutantes, inquiétantes, drôles parfois, auxquelles répond le professeur de gynécologie Israël Nisand lors de ses interventions en classe de troisième et de seconde. « Sortir de sa zone de confort, se confronter aux gamins », c'est l'idée qu'il a eue au début des années 1990. A l'époque, chef de service dans un hôpital de la région parisienne, il reçoit chaque semaine des jeunes filles de 14 ou 15 ans venues pour se faire avorter. Ces patientes en déshérence ignorent tout de la contraception, de l'IVG et de la sexualité en général. En face de l'hôpital, un collège. Le médecin s'y rend. Proviseur et professeurs, désemparés, acceptent volontiers sa proposition, informer les élèves : masturbation, jouissance, avortement, homo et bi sexualité, violence, inceste, domination masculine, IST, genres, désir et amour aussi, tout est abordé en une heure et demi.
Succès immédiat, voilà le gynéco demandé partout en France où il fait à chaque fois le même constat : nos ados sont ignorants et tous, sans exception, sont formatés par la pornographie. Depuis, le nombre d'avortements chez les mineures a baissé mais reste le plus élevé d'Europe (15 000 chaque année chez les moins de 18 ans, 90 000 chez les moins de 24 ans). Et les plaintes pour violences sexuelles ont largement augmenté. Aujourd'hui, Israël Nisand se bat pour que l'on parle de sexe dans toutes les écoles, ce sujet crucial, intime et universel, mis à mal par la désinformation, le machisme et l'intégrisme religieux. Dans ce livre, celui qui se présente comme un homme de science, athée, féministe et de gauche, mêle au déroulé de son « cours à la sexualité », récits et anecdotes d'une carrière brillante au service de tous et toutes.
-
Le crépuscule d'une idole ; l'affabulation freudienne
Michel Onfray
- Grasset
- 21 Avril 2010
- 9782246769316
Michel Onfray, cohérent avec lui-même, s'en prend ici à une religion qui, bien plus que les monothéismes qu'il pourfendait dans son Traité d'athéologie, semble avoir encore de beaux jours devant elle. Cette religion, c'est la psychanalyse - et, plus particulièrement, le freudisme. Son idée est simple, radicale, brutale : Freud a voulu bâtir une « science », et il n'y est pas parvenu; il a voulu « prouver » que l'inconscient avait ses lois, sa logique intrinséque, ses protocoles expérimentaux - mais, hélas, il a un peu (beaucoup ?) menti pour se parer des emblèmes de la scientificité. Cela méritait bien une contre-expertise. Tel est l'objet de ce travail. Avec rigueur, avec une patience d'archiviste, Michel Onfray a donc repris, depuis le début, les textes sacrés de cette nouvelle église. Et, sans redouter l'opprobre qu'il suscitera, les confronte aux témoignages, aux contradictions, aux correspondances. A l'arrivée, le bilan est terrible : la psychanalyse, selon Onfray, ne serait qu'une dépendance de la psychologie, de la littérature, de la philosophie - mais, en aucun cas, la science « dure » à laquelle aspirait son fondateur. On sera, devant une telle somme, un peu médusé : Freud n'en ressort pas à son avantage. Et encore moins sa postérité - qui aura beau jeu de prétendre que si Michel Onfray conteste si violemment la religiosité en vogue chez les archéologues de l'inconscient, ce serait précisément parce qu'il craindrait de contempler le sien. Une « ouverture » biographique, semblable à celle qui précède chacun de ces essais, devance cette objection en racontant comment et pourquoi Michel Onfray a découvert - en vain - cette « science de l'âme » qui n'en est pas une.
-
« "Sclérose en plaques"... Je ne sais pas ce que c'est. On dirait le nom d'un monstre mythologique, prêt à vous sauter à la gorge.
Ce monstre intime, cette maladie incurable a profondément modifié mon rapport à la vie, mon rapport aux autres, mon rapport à Elle pour qui j'ai écrit ce livre. Je voulais lui dire mon amour et mon admiration.
Au fil de ces pages j'évoque mes victoires et mes renoncements, mes joies et mes désillusions, mes haines et mes amours. Et la multitude de situations improbables et souvent cocasses dans lesquelles m'ont projeté la maladie, le handicap, les hôpitaux et les médecins.
J'avance - lentement certes - mais j'avance et je continue à vivre. Et vivre encore. »P. d. C. -
Phantastica ; ces substances interdites qui guérissent
Stéphanie Chayet
- Grasset
- 12 Février 2020
- 9782246818793
En 2018, l'agence américaine du médicament a accordé le statut de « thérapie innovante » à une molécule prometteuse pour traiter la dépression : la psilocybine, principe actif des champignons hallucinogènes. Une molécule qui, avec ses cousins LSD et mescaline, a été expérimentée dans les années 60 par les plus grands psychiatres, de Harvard à Sainte-Anne. Mais ces substances que la médecine tenait pour révolutionnaires se sont diffusées dans la jeunesse, entraînant un contrecoup répressif qui paralysa la recherche. Elles restent cataloguées parmi les drogues les plus dangereuses et interdites presque partout dans le monde.
Depuis, qui entend psychédélique pense aux Beatles, à Woodstock, aux années 60. Pas à l'étymologie, du grec psyché, l'âme, et délos, visible, qui signifie « révélateurs de l'inconscient ». Ni au premier nom scientifique de ces substances, le très poétique « phantastica ». L'histoire scientifique des psychédéliques est tombée aux oubliettes, victime de la « guerre à la drogue » des années 70. Stéphanie Chayet raconte comment leur utilisation médicale est aujourd'hui en pleine renaissance aux Etats-Unis, dans les institutions scientifiques les plus sérieuses. Une vraie saga, que la France tente encore d'ignorer.
Que se passe-t-il dans un cerveau sous l'emprise d'un psychédélique ? Quels sont leurs effets persistants ? Si l'on s'en tient à la médecine : soulager la dépression, supprimer la peur de mourir, guérir la dépendance aux opiacés, au tabac, à l'alcool. La science révèle aussi qu'ils nous rapprochent de la nature, des autres, du mystère, un supplément d'âme qui n'intéresse pas que les souffrants. Une fascinante révolution en perspective et un bouleversement total de la distinction entre drogues et médicaments. -
« Je ne sais pas ». Ma devise... Les malades exigent le monopole du doute. Mon Je ne sais pas ne pouvait pas être accepté. J'ai dû le garder en moi durant d'interminables consultations qu'il aurait su abréger. J'ai dû faire croire que je connaissais les réponses à toutes les questions. J'ai dû apprendre la langue qu'on utilise dans ces cas-là, le vocabulaire médical qui vous sauve de tous les pièges...
Qu'est-ce qu'un médecin qui, après des années d'étude, avoue son ignorance ? Un irresponsable ? Un usurpateur ? Ou simplement un homme sans illusions qui enlève sa blouse, récuse l'argument d'autorité et n'a plus pour credo que la phrase de Céline : « la médecine, cette merde ». Ce récit à la première personne du singulier est une confession dévastatrice autant qu'une plongée dans la vérité humaine de la médecine. Des urgences débordées aux morgues trop pleines, des diagnostics hasardeux aux erreurs fatales, des infirmières mesquines aux malades complaisants, de l'euthanasie plus courante qu'on ne croit à la responsabilité du praticien, le neurologue Antoine Senanque n'épargne rien ni personne. Il ne s'épargne pas lui-même. Il y a dans ce récit, miroir brisé, tout le malaise de la médecine actuelle, toute la tromperie d'une science inexacte. -
En septembre 2003, la mort de Vincent Humbert suscite une vive polémique publique : doit-on légiférer sur le « droit de mourir dans la dignité », reconnaître le droit au suicide médicalement assisté, celui à l'euthanasie ? Une commission parlementaire se constitue dans l'urgence. Le 22 avril 2005 est votée la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite « loi Leonetti ». En mars 2008, la demande d'aide médicale à la mort formulée publiquement par Chantal Sébire relance la controverse. Selon certains, les insuffisances de la loi actuelle devraient inciter à revoir le texte pour envisager un « droit à l'euthanasie » dans les circonstances jugées « exceptionnelles ». Une commission parlementaire est confiée par le Premier ministre à Jean Leonetti. Elle rendra ses conclusions début novembre. C'est dire que le débat public va reprendre au cours du dernier trimestre 2008, l'enjeu étant de savoir si la France maintiendra une position originale qui commence à faire référence au plan internationale, ou évoluera vers les la dépénalisation et l'organisation de l'euthanasie en vigueur aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Au-delà de ces questions fortes, qui opposent les partisans de l'euthanasie à ceux qui privilégient la culture des soins palliatifs, ne convient-il pas de présenter une approche différente ? Ce bref ouvrage se propose de présenter les réalités des fins de vie aujourd'hui : elles interviennent dans près de 80 % des situations en institution, souvent dans un contexte très ou trop médicalisé. De telle sorte que la véritable question qui se pose à un moment donné, lorsque les ressources thérapeutiques s'avèrent impuissantes, se formule en des termes singuliers : comment arrêter et limiter les traitements, accompagner la personne dans cette phase ultime sans anticiper pour autant le moment de la mort ? Situé au plus près de la réalité quotidienne du soin, l'auteur donne à mieux comprendre ce qui se joue d'essentiel pour la personne, ses proches et les professionnels de santé, à quels dilemmes ils sont confrontés et de quelle manière faire face aux situations les plus délicates et douloureuses de la maladie.